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Mes réflexions sur notre monde numérique
18 avril 2004

La Loi sur l'économie numérique au sénat

Je retranscrit ici quelques extraits des débats au sénats en date du 08 avril (2004).

Les textes des débats sont visibles ici : http://www.senat.fr/cra/s20040408/s20040408H_mono.html#toc11

J'ai été surpris de lire des choses particulièrement éclairées, en voici quelques extraits :

La vie de nos grands parents avait été bouleversée par l'électricité ; celle de nos parents le fut par le téléphone ; la nôtre – surtout celle de nos enfants – le sera bien plus par internet. En effet, à la fin de cette première décennie du XXIe siècle, plus d'un milliard d'êtres humains et des centaines de milliards de machines et d'entités virtuelles devraient grâce à une nouvelle version d'internet appelée I.P.V.6 être reliés les uns aux autres.

     Il est difficile d'imaginer, et surtout de faire partager à des contemporains souvent incrédules, toutes les conséquences d'un tissu sans précédent de réseaux reliés les uns aux autres.

     Notre vie professionnelle, notre vie privée, nos loisirs, les relations affectives, et le fonctionnement de nos démocraties seront bouleversés par la généralisation des nouveaux accès à l'information et à la communication, qui vont révolutionner notre accès au savoir, nos façons de décider et d'agir.
[.....]     
C'est pourquoi le texte dont nous discutons aujourd'hui ne peut être placé sous la pression d'un lobby ni d'une puissance économique.
     Soit, nous, élus de la nation, saurons donner à ceux qui nous observent, la certitude que nous comprenons ce monde nouveau – nous serons alors qualifiés pour préparer l'avenir – soit nous nous accrochons à de vieilles lunes – et nous ne ferons plus partie de cet avenir !

     La première règle de bon sens à respecter dans ces temps de bouleversement est de voter des lois qui favorisent le développement de cette société nouvelle, de mettre la France dans de bonnes conditions de compétitivité avec le reste du monde et d'avoir la certitude qu'elles seront appliquées. À quoi serviraient des règles contraignantes si les acteurs concernés pouvaient délocaliser leur activité à la vitesse de la lumière ?

Pourquoi vouloir imposer des missions exorbitantes aux hébergeurs de sites ou aux fournisseurs d'accès alors qu'ils ne pourront pas les remplir ? Les uns partiront, les autres disparaîtront.

Je suis assez d'accord avec ce qui est dit meme si a défaut d'exemple la démonstration est fort incomplète et n'a surement pas convaincu les plus incrédules.
Reste que oui les gouvernants doivent mettre en place des conditions législatives propres à favoriser un secteur en pleine emergence.
De ce fait le cadre de la loi se doit de rester suffisament large pour ne pas orienter l'offre marketing et technique dans une direction qui serait biaisée ou restreindrait l'activité économique et mettrait les entreprises françaises dans une position de faiblesse par rapport aux compétiteurs étrangers.

et ensuite cet extrait de discussion :

M. TRÉGOUËT. – En contrepartie, les maisons d'édition dans le domaine de la musique ou du cinéma doivent comprendre, il en va de leur survie, que les supports appropriés pour stocker et écouter les morceaux de musique ou voir des films ne sont plus les C.D.Rom ou des D.V.D., mais bien les centaines de gigaoctets qui se trouvent dans tous les ordinateurs personnels dans le monde.

     M. WEBER. – Très juste !

     M. TRÉGOUËT. – Au lieu d'assister impuissants, au développement exponentiel des téléchargements illicites, les éditeurs, en lien avec les auteurs, devraient prendre l'initiative pour inciter les internautes à télécharger de la musique ou des films à des prix modiques, accessibles à ces internautes souvent impécunieux.

     Mme TERRADE et M. WEBER. – Très bien !

     M. TRÉGOUËT. – Si techniquement, les éditeurs permettaient aux internautes de charger de la musique et surtout des films dans des conditions bien meilleures et plus rapides que sur le peer to peer, ils retiendraient l'attention des internautes.
     S'ils leur offraient des services complémentaires, comme des réductions de tarif pour des places de cinéma ou de concert, ils seraient beaucoup plus séduisants. Finalement, tout dépendra du coût pour l'internaute.
     Aux États-Unis, le single de musique est vendu moins d'un dollar : en France les éditeurs doivent suivre la même voie pour reconquérir une clientèle qui est en train de s'éloigner !
     M. WEBER. – C'est vrai !

Un peu le monde à l'envers  ! Tregouet conseil en marketing pour les majors du disque.
Je suis a 100 % d'accord avec ce qu'il dit. Les majors font preuve d'un conservatisme marketing digne des plus grande administrations francaises.

Dans les conversations je prends toujours l'exemple de mon jeune cousin qui m'avait raconté pourquoi il prefere kazaa à un marchand de disque :
Un soir, chez lui il tombe sur une emission retrospective sur un chanteur sur Planète.
Il regarde l'émission et découvre des titres du début de la carrière. il va sur son PC prends Kazaa et moins de 10 minutes après le morceau en questions est sur son PC.

Gratuitement et en pleine qualité !
en résumé un service de qualité à un prix inégalable ...
Quel site vous propose le téléchagement de disques anciens ou peu connus en quelques minutes à un prix raisonnable ?
S'il y en a je ne les connais pas (et je passe mon temps sur le web).( Itunes n'est pas vendu en europe)

Ensuite :

M. TRÉGOUËT. – J'espère que nous adopterons l'amendement rédigeant l'article L. 1425 du Code général des collectivités territoriales, qui incite les collectivités locales à développer des réseaux complémentaires ou alternatifs à ceux de France Télécom.

     L'intense campagne menée depuis quelques mois par l'opérateur national pour faire adhérer un grand nombre de conseils généraux à leur charte « département innovant », met en évidence ses craintes de voir s'instaurer une réelle concurrence sur les réseaux physiques de télécommunications, dont il a le monopole de fait. France Télécom a tort de laisser croire aux collectivités signataires que la paire de cuivre et A.D.S.L. seront capables, à moyen terme, d'apporter dans toutes les entreprises et dans tous les foyers le très haut débit qui sera alors exigé par les utilisateurs. Je crains que beaucoup de départements signataires de cette charte avec France Télécom ne reportent des constructions de réseaux optiques, ou courants porteurs, wi-fi B.L.R., satellitaires ou autres, sur lesquels ils travaillaient depuis des années.

     Ce serait un vrai gâchis car, comme la locomotive à vapeur dut le faire face à la locomotive électrique, le cuivre devra laisser sa place au verre pour que le photon, enfin, remplace, l'électron ! (Sourires.)

     Nous n'en sommes qu'à la préhistoire de cette ère nouvelle, il nous faudra beaucoup entreprendre pour construire ce monde nouveau et nous ne pourrons pas abandonner à un seul industriel, aussi entreprenant et compétent soit-il, l'exclusivité de cet avenir !

Je donne raison au sénateur. Je trouve que L'offre de FT aux collectivités représente une forme d'abus de position dominante.
La manière de procéder, en faisant une offre gratuite (je n'en ai pas les temes exacts) et en court circuitant la procédure habituelle d'appel d'offre on peut douter de la valeur juridique d'une telle méthode d'achat par les administrations. C'est d'ailleurs un point évoqué dans les débats.

Si au début, j'étais d'accord a 100% avec l'idée que les administrations locales puissent etre opérateurs, il est vrai que que cela n'est pas sans risques pour les communes.
Les communes devrait pouvoir assurer la mise en place de la bande passante le plus en amont possible. Le risque étant d'investir dans certains matériels réseaux suceptible d'etre obsolete rapidement. La fibre optique doit pouvoir rester le plus petit commun dénominateur ou en tout cas le plus perenne et rester en place quelque soit le reste du matériel à chaque bout de la fibre. Les communes doivent pouvoir mettre à disposition des opérateurs une infrastructures qui sera gérée par les opérateurs. A ce titre l'expérience de Pau est interessante mais jy' reviendrais.

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